TIMIDITÉ ET CONFIANCE EN SOI

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©Maia Flore

Rougissements intempestifs, peur panique de prendre la parole en public, émotivité ou encore incapacité à dire non… La timidité est souvent vécue comme un handicap par les personnes qui en sont atteintes. Comment parvenir à s’affirmer lorsque l’on rêverait de pouvoir disparaître dès que les projecteurs sont braqués sur nous? Comment surmonter cette difficulté à aller vers l’autre? Timide, ça se soigne?

Un trait de caractère, pas une maladie

« La timidité n’est pas une maladie« , répond d’emblée Gérard Macqueron, psychiatre et auteur avec Stéphane Leroy de La timidité, comment la surmonter. « C’est un trait de caractère, que l’on pourrait définir par une introversion. Les personnes timides ont besoin d’un temps de réflexion pour réagir et s’adapter à une situation. Le seuil de déclenchement du stress provoqué par ce qu’ils identifient comme un danger, réel ou émotionnel, est plus bas que la moyenne. A l’inverse, les « explorateurs », ou extravertis, ont tendance à foncer face à la nouveauté. Les uns comme les autres ont leurs forces et leurs faiblesses. Certes les timides prennent moins facilement des risques, mais leur faculté d’analyser les problèmes et de réfléchir avant d’agir ou de parler peut être appréciée », ajoute-t-il.

On identifie quatre grandes catégories d’appréhensions sociales, souligne le psychiatre: la peur de la performance (peur de l’échec, incapacité à parler en public, etc), la peur de la révélation de soi (peur de se dévoiler), la peur d’affirmation de soi (peur du conflit, de dire non) et enfin la peur d’observation (peur du regard de l’autre sur soi). « Les timides peuvent avoir toutes ces appréhensions, mais pas nécessairement. Certains n’en auront qu’une ou deux, n’auront pas de difficultés à parler d’eux mais seront tétanisés devant un micro, ou l’inverse ».

Première étape: accepter sa timidité

Pour Gérard Macquéron, « la première étape pour surmonter sa timidité et parvenir à trouver sa place, que ce soit dans un cadre amoureux, amical ou professionnel, consiste à accepter ce trait de caractère ». « Dès lors que l’on s’assume comme une personne naturellement introvertie, on n’a plus la même vision de ses expériences et l’on interrompt ce discours intérieur négatif: « je suis nul(l)e, je ne suis pas capable de prendre la parole, de me faire des amis, etc » ». Autre erreur à ne pas commettre, vouloir à tout prix « s’imposer »: « les personnes timides lorsqu’elles veulent s’affirmer, le font souvent avec excès et autoritarisme, en prenant trop de place, parce qu’elles ne parviennent pas à le faire avec mesure », explique-t-il.

Un écueil rencontré par Maxime, timide depuis la petite enfance: « J’ai toujours eu du mal à animer une réunion, à endosser un rôle de leader, que ce soit avec mes amis ou au travail. Lorsque j’ai pris des responsabilités dans mon entreprise, j’avais tellement peur que l’on me trouve faible que j’ai endossé un costume qui n’était pas le mien, celui du chef tyrannique. J’ai assez rapidement compris que ça n’était pas forcément la meilleure des solutions, qu’en définitive, mes collègues m’appréciaient pour ma réserve, qu’il n’était pas nécessaire d’avoir une ‘grande gueule’ pour être écouté. »

Travailler sur l’estime de soi

Il faut aussi travailler sur l’estime de soi, poursuit Gérard Macquéron. Les timides ont selon lui souvent tendance à penser que l’on attend d’eux dans une conversation qu’ils soient brillants, qu’ils connaissent le sujet abordé sur le bout des doigts. « Ils ont un niveau d’exigence vis à vis d’eux mêmes trop élevé ». « J’ai toujours l’impression que je n’en sais pas assez, que je vais être ridicule si je tente de lancer une idée en réunion », confirme Marie, documentaliste. « Du coup, je préfère me taire plutôt que d’essayer. Pourtant, souvent, je vois bien que les autres, qui n’ont pas ces scrupules, ne sont pas plus intelligents que moi, que l’important finalement c’est de participer! ».

« Dans une relation, c’est la rencontre qui est intéressante, pas nécessairement le contenu des échanges », confirme Gérard Macquéron. Il faut également accepter, ajoute-t-il, que « les relations ne marchent pas toujours, qu’il y a des affinités qui ne se créent jamais et que cela n’est pas grave ».

S’exposer progressivement aux situations anxiogènes

Autre conseil délivré par Gérard Macquéron: s’efforcer de s’exposer aux situations anxiogènes, mais de manière progressive. « J’explique à mes patients que ce n’est pas parce qu’ils ont peur qu’il y a un réel danger ». D’où la nécessité de se lancer des petits défis, au départ à deux si c’est plus facile: aborder quelqu’un en soirée, partager la table de collègues qui nous intimident, accepter une invitation ou en lancer une, etc.

Pour la peur de la révélation de soi, assez fréquente, Gérard Macquéron recommande par ailleurs le théâtre, mais plutôt celui d’improvisation, « dans lequel on ne joue pas vraiment un rôle comme dans le théâtre classique, ce qui peut être un moyen de fuir ». Le chant est également « un travail très intéressant sur la voix, les émotions ». « Il n’y a pas de solution toute faite qui convienne à tout le monde », prévient le psychiatre. Et d’insister: « Ce qui marche, c’est ce que l’on fait avant tout par plaisir« .

 
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/styles/psycho/confiance-en-soi-comment-vaincre-sa-timidite_1499509.html#mYKpU4Gi4dUhbvYs.99

LES 7 MÉCANISMES – CLÉS DE RÉUSSITE

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Entreprendre un accompagnement, suivre une thérapie, rechercher un changement pour un nouvel équilibre plus confortable et plus en accord avec nous-même, nécessite une alliance thérapeutique et une confiance complète entre le patient et le thérapeute.

Le thérapeute va mettre au service du patient ses compétences, ses connaissances et ses acquis afin de l’accompagner au mieux et lui permettre d’atteindre l’objectif préalablement déterminé. Le patient, quant à lui, ne s’en remet pas complètement aux mains de son thérapeute. Il va être actif dans cette démarche. Il peut être en désaccord avec ce qui lui est dit – ou proposé – et il a alors toute faculté pour exprimer ses opinions.
Le thérapeute fait preuve d’empathie et a la conscience de ses émotions. Il maîtrise tant le transfert, et le contre-transfert, que les mécanismes de projection (1).

Chez le patient, il est important de faire naître ou de développer 7 mécanismes permettant la réalisation de ce changement de manière épanouissante et durable :

1. La passion
La passion permet d’obtenir l’énergie nécessaire pour capter un vrai potentiel.

2. La conviction
Nos convictions déterminent précisément ce que nous sommes et ce que nous serons. Elles reposent sur des croyances, certaines étant dites « limitantes ». Ces limites, si elles ne sont pas abolies, empêchent l’expression de la passion, moteur de l’action.

3. La stratégie
En d’autres termes, la stratégie est la direction qui va devoir être suivie pour atteindre un objectif fixé. Il ne suffit pas d’être motivé(e), il faut aussi savoir où l’on va.

4. La clarté des valeurs
Comment définir ce terme : « valeur » ? Ce sont le jugements fondamentaux d’ordre éthique, moral ou pratique que nous portons sur ce qui compte vraiment. Il est important de noter que beaucoup sont ceux qui ne savent pas déterminer précisément ce qui est important, à leurs yeux, de ce qui ne l’est pas.
Ainsi de ce patient qui me répond : « Je ne sais pas. C’est une valeur familiale, ça doit donc être la mienne. »
Or, ce n’est pas parce que votre famille possède telle ou telle valeur que celle-ci vous correspond, et de ce fait vous permettra de vous orienter dans la conduite de vos objectifs. 

5. L’énergie
Il s’agit soit de savoir profiter d’une occasion, soit de savoir la susciter. L’énergie ne peut se contenter d’être physique. Elle doit aussi être intellectuelle, et spirituelle.

6. L’art de se lier
La capacité à se lier aux autres est également une clé d’un changement réussi.

7. La maitrise de la communication
Notre communication, avec notre entourage tout autant qu’avec nous-même, détermine la qualité de notre vie.

L’approche thérapeutique et l’accompagnement vont permettre de lever les blocages, les freins interagissant sur une ou plusieurs clés. Savoir déterminer ses valeurs, retrouver de l’énergie, se fixer un objectif, une orientation, déterminer un but réalisable et atteignable, être dans une approche « smart » tant pour le thérapeute que pour le patient, permet de garantir la réussite de cet accompagnement et la satisfaction de chacun.

(1)La projection, dans son sens psychanalytique, est l’opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des objets, qu’il méconnaît ou refuse en lui. Il s’agit-là d’une défense d’origine très archaïque et qu’on retrouve à l’oeuvre particulièrement dans la paranoia mais aussi dans des modes de pensée « normaux » comme la superstition (LAPLANCHE et PONTALIS).
Ainsi de ce patient très angoissé, incapable de s’attribue les causes qui lui sont propres à cette angoisse, et qui projette sur son entourage de l’agressivité ; il en conclue que c’est son entourage qui l’agresse et l’angoisse, et non que cette angoisse lui appartient.
À noter : dans certains cas la projection devient délirante : Forme de projection où le sujet abandonne, en fait, la mise à l’épreuve de la réalité. Dans la projection délirante, les conflits internes sont extériorisés et le sujet leur donne une réalité tangible.

SAVOIR ESTIMER LES RISQUES

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Il serait totalement inconscient ou naïf de dire que le risque zéro existe. Toute prise de position, toute entreprise, toute action est une prise de risque.
La simple question « Comment ça va ?  » posée à un roche est déjà un risque en soi ; et le risque n’est pas de poser la question, mais de connaître la réponse.

Aussi, en se fixant des objectifs, il faut mesurer les risques encourus. Il faut dès lors savoir se montrer pragmatique et établir la balance entre les risques posés par l’objectif à atteindre et les gains supposés. Si les avantages se montrent moins nombreux ou peu conséquents face aux risques encourus, est-il nécessaire de se lancer dans une action somme toute peu profitable ?

Anticiper les risques, y avoir réfléchi, les avoir prévis avant toute action permet de les gérer et de les assumer avec lucidité.

Par exemple : vous projetez de remporter une compétition sportive qui implique un entraînement sérieux et éventuellement un régime adapté. Vous allez mettre en place ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif. Les risques (fatigue, interaction sur la santé…) sont prévus. Vous saurez vous entourer de l’accompagnement médical et du suivi nécessaire pour ne pas vous mettre en danger.
Autre exemple : vous décidez de prêter votre appartement le temps d’un séjour à l’étranger. Votre objectif est de vous enrichir en effectuant ce séjour, sur le plan humain, culturel, intellectuel. Cependant, à qui allez-vous prêter votre appartement ? Comment réagir si vous le retrouvez ans dessus-dessous, si la note d’électricité est exorbitante ?
Encore un exemple qui peut toucher beaucoup de parents : votre enfant grandit, se déplace seul, vous souhaitez lui donner plus d’autonomie. Votre objectif : l’accompagnement dans l’acquisition de cette autonomie. Vous vous placez en parent bienveillant qui apprend à l’enfant à se gérer et à grandir.
Vous lui offrez un portable… attention aux forfaits, et aux mauvaises surprises…

Évaluer les risques ne veut pas dire se concentrer sur un possible échec. Cela justifierait l’inaction et développerait la frustration. Évaluer les risques, c’est pouvoir comme dit ci-dessus les anticiper. C’est aussi pouvoir s’adapter à une situation donnée et déterminer si l’objectif fixé est bien SMART, ou si au contraire il représente une mise en danger et doit de ce fait être corrigé.

SE FIXER UN OBJECTIF

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Crédit photo Rodney Smith

Comment aller quelque part quand on ne sait pas où on va? D’où la nécessité, en amont, de définir clairement et précisément un objectif.

C’est la première fonction du coach : par l’intermédiaire du questionnement, il permet à son client de clarifier ce vers quoi il veut aller, à le mettre en mots simples et précis, et à vérifier que cet objectif est réaliste et atteignable dans le délai qu’il se fixe.

Comment définir un objectif

Nous avons souvent tendance à nous focaliser sur ce dont nous ne voulons plus et nous en oublions de réfléchir à ce que nous voulons à la place.

Il est indispensable de se poser un certain nombre de questions, dont voici quelques exemples, permettant de mieux définir l’objectif à se fixer, et à atteindre.

Qu’est-ce que je veux, exactement?
Qu’est-ce que ça m’apportera?
A quoi je saurai que j’ai atteint mon objectif?
De quoi ai-je besoin pour l’atteindre?
Quels sont les obstacles que je risque de rencontrer?
Y a-t-il des inconvénients, pour moi ou pour les autres, à atteindre cet objectif?

Il faut ensuite vérifier que l’objectif a un cadre précis: où, quand, pour quoi…
L’objectif doit être formulé à l’affirmative, de façon concrète. Sa réalisation ne doit dépendre que de celui / celle qui se l’est fixé.

Ne pas avoir d’objectifs, ou au contraire en avoir trop, entraîne une dépense d’énergie considérable. Pour éviter ces pertes d’énergie et de temps, il est nécessaire de définir un objectif précis.

On peut utiliser pour cela la méthode « SMART » qui est généralement définie par ces mots en anglais :

Specific (précis)
Measurable (que l’on peut mesurer)
Attainable – Actionable (approprié)
Relevant (réaliste)
Time-bound (avec un délai ou un objectif dans le temps)

Il faut ensuite clarifier sa réflexion afin de rendre l’objectif presque « palpable » :

Préciser l’objectif

La première question à se poser est donc la suivante :

Qu’est ce que je veux vraiment ?

Il est important de définir ce que l’on veut pour soi-même avec précision et d’utiliser uneforme affirmative (sans négation) et de préférence avec le verbe vouloir qui est plus fort que souhaiter ou désirer :  « je veux… »

Quel est le résultat précis à obtenir ? Comment est-il mesurable ? A quoi est-ce que je sais que mon objectif est atteint ?

Donner des chiffres lorsque c’est possible.

Poser le contexte

Est-ce que l’objectif ne dépend que de moi ?
Si oui, cela permet de se responsabiliser. Sinon, alors il faut bien organiser les ressources et anticiper les éventuels problèmes liés au travail en équipe.

Est-ce que l’objectif est réaliste ?
En visant trop gros, on est a peu près certain d’être déçu, et surtout on risque d’abimer son estime de soi. Avec le risque ensuite de perdre totalement sa motivation. Il est important de bien se connaître, d’être honnête avec soi-même.

Poser un délai

Quand est-ce que je veux avoir atteint cet objectif ?
C’est une question clé. Sans délai prévu, on risque de repousser l’objectif sans cesse. Avec un délai au contraire, on se met une pression qui permet d’être efficace, voire très efficace quand la date limite se rapproche. Mais une pression qui doit rester positive, sinon c’est que l’objectif n’est pas le plus approprié.

Une dernière chose : noter cet objectif précis sur papier. C’est évident pour beaucoup, mais il ne faut surtout pas passer à côté. En écrivant l’objectif, vous le fixer vraiment. Si vous ne l’écrivez pas, il y a des chances qu’il devienne ou redevienne vague dans votre tête avec le temps.

MAÏEUTIQUE ET QUESTIONNEMENT

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En philosophie, la maïeutique désigne l’interrogation sur les connaissances. Socrate parlait de « l’art de faire accoucher les esprits ». Méthode socratique repose  sur l’interrogation et se propose d’amener un interlocuteur à prendre conscience de ce qu’il sait implicitement, à l’exprimer et à le juger. C’est donc l’art du questionnement, qui permet de trouver sa vérité et ses réponses.

Le questionnement est l’outil principal du coach expérimenté ainsi que l’écoute des réponses qui sont données par les coachés.

À travers les questions, les réponses, et en s’appuyant sur la reformulation, le coach va petit à petit mieux  comprendre pour orienter vers des solutions ; cependant, c’est le coaché qui, tout seul, arrivera aux solutions, pour les déterminer, et les appliquer.

Les questions du coach professionnel peuvent paraître déroutantes au premier abord, mais elles trouvent tout leur sens quand on commence à y répondre.

Exemples :

– Comment expliquez vous que ce problème soit apparu ?
– En quoi ce que vous décrivez est un problème pour vous ?
– Est-ce que quelqu’un d’autre pourrait trouver cela aussi grave que vous ?
– Qu’est ce qui vous permet d’affirmer cela ?
– Que se passerait-il si vous agissiez différemment ?
– Quels conseils donneriez vous à une personne qui serez dans la même situation que vous ?

Il s’agit donc d’un échange entre le coach et son coaché, échange dynamique , dont l’axe principal est la « boussole du langage », idée développée par Alain Cayrol. Cette boussole permet :

– d’améliorer la qualité de l’information verbale émise par les interlocuteurs
– de retrouver l’information perdue en exprimant par des mots une expérience sensorielle
– d’identifier les distorsions, interprétations, suppositions… limitant la représentation
– de clarifier le langage de l’autre lorsqu’il est trop flou, de recentrer sur une idée ou un axe principal le cheminement de la pensée.

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Les questions s’articulent en fonction des informations recueillies et de l’objectif visé. Le recadrage est possible quand il y a respect de la réalité vécue ; il est donc indispensable de toujours revenir à l’expérience deu coaché.