ZONE DE CONFORT – ZONE À RISQUE

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TOUT VA BIEN.
Vous maîtrisez la situation.
Vous savez où vous en êtes. 
Vous savez ce que vous voulez.
Vous savez où vous allez.
Puis arrive l’incident. La réflexion, la remarque. La critique. L’élément perturbateur.
Vous vous sentez toujours bien. Mais un peu moins ; et vous ne comprenez pas vraiment pourquoi. 
C’est un sentiment de malaise qui s’installe.
Que se passe t-il que vous ne maîtrisiez pas ? Qu’avez-vous acté, ou non, qui a fait changé une situation stable, et confortable ? Qui en est la cause ? Ou quoi ?

Pourtant, vous ne mettez rien en place pour prendre les choses en main, pour les rendre différentes. Vous êtes habitué(e) à ce que vous vivez. Ou vous pensez que vous allez vous habituer. Vous allez faire en sorte de vous adapter pour ne rien bousculer. Pour éviter les changements. Pour rester dans cette « zone de confort » où vous vous reconnaissez, alors même qu’elle devient contraignante pour vous.

Ce qui vous retient de mettre en place le changement ? La peur. La peur de l’inconnu. La peur de ce qu’il y a, justement, à mettre en place. La peur de ne pas être pertinent(e) dans les démarches entreprises. La peur de ne pas être légitime à faire de telles démarches. La peur de ne pas pouvoir vous adapter. 
Vous envisagez le pire. Vous occultez le meilleur. 
Vous vous affaiblissez. Vous ne bougez pas. Vous restez dans cette zone de confort. Qui se resserre sur vous.

De zone de confort, situation que vous connaissiez et dominiez en tout ou partie, vous basculez dans une zone à risque. Non seulement vous n’agissez plus, mais vous stagnez. Vous vous mettez à reculer.

Avez-vous déjà ressenti cette impression étouffante que les murs se rapprochent, que le plafond baisse alors que le plancher monte, que vous vous retrouvez peu à peu enfermé(e) dans une boîte dans laquelle vous manquez d’oxygène ? C’est que cette zone de confort ne l’est plus. Elle est devenue une zone à risque, pour vous.

Une zone à risque pour tous ceux qui y entrent. Les conséquences peuvent être nombreuses. Entre autres  :
– anxiété, angoisse, trouble anxieux généralisé
– TOC
– baisse de l’estime de soi, de la confiance en soi
– procrastination, immobilisme
– démotivation, perte d’énergie et d’envies

En psychothérapie, je vois souvent arriver des personnes « bloquées » dans cette zone de confort, pourtant si inconfortable, voir à risque pour elles. L’accompagnement permet alors de fixer des objectifs viables, solides, concrets et motivants, afin de sortir de cette zone. Une réflexion autour des compétences souvent oubliées ou malmenées, autour des valeurs, autour des besoins, est nécessaire, avant d’agir avec précipitation. La précipitation est elle aussi dangereuse, quand elle est menée sans réflexion en amont. Reconstruire l’estime de soi et/ou la renforcer permet aussi d’établir la limite entre zone de confort et zone à risque.

Reste une question essentielle à se poser, que je n’évite jamais lors d’un premier rendez-vous : Où est le risque majeur ? En laissant une situation telle qu’elle, en lui permettant de s’installer, ou en agissant, en fonction de soi, pour soi ?
Quelle image voulez-vous avoir de vous ? Quelle image voulez-vous donner aux autres ?
Qui êtes-vous ?

SE FIXER UN OBJECTIF

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Crédit photo Rodney Smith

Comment aller quelque part quand on ne sait pas où on va? D’où la nécessité, en amont, de définir clairement et précisément un objectif.

C’est la première fonction du coach : par l’intermédiaire du questionnement, il permet à son client de clarifier ce vers quoi il veut aller, à le mettre en mots simples et précis, et à vérifier que cet objectif est réaliste et atteignable dans le délai qu’il se fixe.

Comment définir un objectif

Nous avons souvent tendance à nous focaliser sur ce dont nous ne voulons plus et nous en oublions de réfléchir à ce que nous voulons à la place.

Il est indispensable de se poser un certain nombre de questions, dont voici quelques exemples, permettant de mieux définir l’objectif à se fixer, et à atteindre.

Qu’est-ce que je veux, exactement?
Qu’est-ce que ça m’apportera?
A quoi je saurai que j’ai atteint mon objectif?
De quoi ai-je besoin pour l’atteindre?
Quels sont les obstacles que je risque de rencontrer?
Y a-t-il des inconvénients, pour moi ou pour les autres, à atteindre cet objectif?

Il faut ensuite vérifier que l’objectif a un cadre précis: où, quand, pour quoi…
L’objectif doit être formulé à l’affirmative, de façon concrète. Sa réalisation ne doit dépendre que de celui / celle qui se l’est fixé.

Ne pas avoir d’objectifs, ou au contraire en avoir trop, entraîne une dépense d’énergie considérable. Pour éviter ces pertes d’énergie et de temps, il est nécessaire de définir un objectif précis.

On peut utiliser pour cela la méthode « SMART » qui est généralement définie par ces mots en anglais :

Specific (précis)
Measurable (que l’on peut mesurer)
Attainable – Actionable (approprié)
Relevant (réaliste)
Time-bound (avec un délai ou un objectif dans le temps)

Il faut ensuite clarifier sa réflexion afin de rendre l’objectif presque « palpable » :

Préciser l’objectif

La première question à se poser est donc la suivante :

Qu’est ce que je veux vraiment ?

Il est important de définir ce que l’on veut pour soi-même avec précision et d’utiliser uneforme affirmative (sans négation) et de préférence avec le verbe vouloir qui est plus fort que souhaiter ou désirer :  « je veux… »

Quel est le résultat précis à obtenir ? Comment est-il mesurable ? A quoi est-ce que je sais que mon objectif est atteint ?

Donner des chiffres lorsque c’est possible.

Poser le contexte

Est-ce que l’objectif ne dépend que de moi ?
Si oui, cela permet de se responsabiliser. Sinon, alors il faut bien organiser les ressources et anticiper les éventuels problèmes liés au travail en équipe.

Est-ce que l’objectif est réaliste ?
En visant trop gros, on est a peu près certain d’être déçu, et surtout on risque d’abimer son estime de soi. Avec le risque ensuite de perdre totalement sa motivation. Il est important de bien se connaître, d’être honnête avec soi-même.

Poser un délai

Quand est-ce que je veux avoir atteint cet objectif ?
C’est une question clé. Sans délai prévu, on risque de repousser l’objectif sans cesse. Avec un délai au contraire, on se met une pression qui permet d’être efficace, voire très efficace quand la date limite se rapproche. Mais une pression qui doit rester positive, sinon c’est que l’objectif n’est pas le plus approprié.

Une dernière chose : noter cet objectif précis sur papier. C’est évident pour beaucoup, mais il ne faut surtout pas passer à côté. En écrivant l’objectif, vous le fixer vraiment. Si vous ne l’écrivez pas, il y a des chances qu’il devienne ou redevienne vague dans votre tête avec le temps.

MAÏEUTIQUE ET QUESTIONNEMENT

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En philosophie, la maïeutique désigne l’interrogation sur les connaissances. Socrate parlait de « l’art de faire accoucher les esprits ». Méthode socratique repose  sur l’interrogation et se propose d’amener un interlocuteur à prendre conscience de ce qu’il sait implicitement, à l’exprimer et à le juger. C’est donc l’art du questionnement, qui permet de trouver sa vérité et ses réponses.

Le questionnement est l’outil principal du coach expérimenté ainsi que l’écoute des réponses qui sont données par les coachés.

À travers les questions, les réponses, et en s’appuyant sur la reformulation, le coach va petit à petit mieux  comprendre pour orienter vers des solutions ; cependant, c’est le coaché qui, tout seul, arrivera aux solutions, pour les déterminer, et les appliquer.

Les questions du coach professionnel peuvent paraître déroutantes au premier abord, mais elles trouvent tout leur sens quand on commence à y répondre.

Exemples :

– Comment expliquez vous que ce problème soit apparu ?
– En quoi ce que vous décrivez est un problème pour vous ?
– Est-ce que quelqu’un d’autre pourrait trouver cela aussi grave que vous ?
– Qu’est ce qui vous permet d’affirmer cela ?
– Que se passerait-il si vous agissiez différemment ?
– Quels conseils donneriez vous à une personne qui serez dans la même situation que vous ?

Il s’agit donc d’un échange entre le coach et son coaché, échange dynamique , dont l’axe principal est la « boussole du langage », idée développée par Alain Cayrol. Cette boussole permet :

– d’améliorer la qualité de l’information verbale émise par les interlocuteurs
– de retrouver l’information perdue en exprimant par des mots une expérience sensorielle
– d’identifier les distorsions, interprétations, suppositions… limitant la représentation
– de clarifier le langage de l’autre lorsqu’il est trop flou, de recentrer sur une idée ou un axe principal le cheminement de la pensée.

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Les questions s’articulent en fonction des informations recueillies et de l’objectif visé. Le recadrage est possible quand il y a respect de la réalité vécue ; il est donc indispensable de toujours revenir à l’expérience deu coaché.