L’UTILITÉ DE L’ASSERTIVITÉ

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« Mais si je manifeste ce que je pense, si je le dis, on va me dire que je suis agressif(ve)… »

Voilà une des très nombreuses questions soulevées en coaching : comment reprendre le « juste » usage de la parole, comment retrouver sa faculté et sa liberté d’expression, sans être jugé comme étant agressif(ve) ?

Le premier point à ne pas perdre de vue est que ce jugement est extérieur à vous. Il appartient à votre interlocuteur. Ce qui compte est comment vous vous sentez lorsque vous vous exprimez. Si vous êtes en accord avec vous-même, si vous maintenez ou retrouvez un équilibre entre la pensée et la parole, celui ou celle qui reçoit votre parole va le faire avec son propre caractère. Il ne s’agit pas de chercher à s’adapter en permanence, il s’agit en premier lieu de ne pas se faire du tort à soi, avant d’évaluer les avantages ou les inconvénients pour celui ou celle qui vous entend.

Vous êtes le coeur de votre sujet et vous devez vous placer de telle manière que ce soit votre parole, et votre pensées, qui soient entendues.

De façon plus pragmatique, on parlera alors dans le discours d’assertivité. Un mot un peu barbare, qui s’inscrit dans l’affirmation de soi, permet d’exprimer ce qu’une personne souhaite dire en étant en accord avec ses idées. Cette technique permet de prendre sa juste place dans une relation et un échange, quel qu’en soit le cadre. L’assertivité donne de l’aisance, permet de manifester de façon claire une acceptation ou un refus, permet un réel positionnement en accord avec soi.

Elle est de ce fait à distinguer de l’agressivité, de la manipulation, ou d’un autre élément bien plus dangereux pour son propre équilibre : la passivité.

Un comportement agressif se manifeste par une tension permanente. Les échanges avec les autres sont vécus en rapport de force. Les formulations sont faites à l’impératif. Le comportement manipulateur est agressif et contraint l’interlocuteur : celui-ci (ou celle-ci) doit obéir aux injonctions qui lui sont posées sans jamais s’y opposer. Cela dit, le manipulateur saura garder une certaine courtoisie apparente, ce que l’agressif ne peut pas faire; Le manipulateur reste dans le flou, brouille les cartes et les pistes. Son interlocuteur (interlocutrice) aura tendance à dire : « Je ne me sens pas bien ; je ne comprends pas ce qui m’est demandé ; j’ai peur de mal faire ». Le manipulateur est dans le jeu de dupes ; l’agressif est dans la violence verbale.

Un comportement passif maintient dans le silence. Le passif n’extériorise ni sentiments ni émotions. Il ne dit rien, il ne s’exprime pas, par peur ou volonté d’éviter les conflits qui le déstabilisent. Il se met en position de retrait, comme s’il n’avait le droit ni de penser ni d’agir. Extérieurement on dira facilement de telle personne : « Il/elle est timide ; il/elle ne dit jamais rien ; c’est impossible de discuter avec lui/elle ». Le risque est de pousser l’autre à l’exaspération donc à la colère, à l’amener à reprocher ce comportement mutique, sans qu’il soit capable de comprendre que le passif n’agit pas contre son interlocuteur, mais par incapacité à agir autrement.

Le comportement assertif permet d’être bien dans sa peau. Il donne un sentiment de calme. Il permet à l’assertif d’être à l’écoute de lui-même tout autant que de son entourage. Il est dans le respect de lui-même et des autres. Il est conscient de ses compétences, et de ses limites. Il va agir et répondre en fonction de ses valeurs.

L’assertivité permet d’affronter des situations inhabituelles. Même si le résultat n’est pas celui escompté, l’assertivité permet d’agir et de prendre position, sans se retrouver confronté au regret de n’avoir rien fait ou à l’inverse au remord d’avoir été agressif, et donc non entendu.

POSER DE SAINES LIMITES

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Poser des limites est une chose essentielle. Il faut alors pouvoir et savoir se fixer et garder des limites saines.
Elles surgissent du plus profond de nous-mêmes. Elles sont liées au fait de lâcher prise face à la culpabilité et la honte, au fait de modifier nos perceptions de ce que nous méritons.
Préciser sa pensée, entreprendre une démarche afin de trouver des réponses claires et qui nous appartiennent, permet de préciser ces limites.

Se précipiter ne sert à rien. Le temps sainement géré permet d’organiser une structure, un schéma de pensées et d’actions. Il faut accepter ce synchronisme qui nous dépasse. Il faut être prêt à fixer une limite pour qu’elle soit opérante et durable.
Lorsque nous observons notre entourage, nous somme souvent amenés à penser qu’il a « changé ». Ce qui a réellement changé, c’est le regard que nous portons sur lui. Plus profondément encore, c’est nous-même qui changeons.