LES PILIERS DE L’ESTIME DE SOI

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Comme toute construction, l’estime de soi n’est viable que si elle repose sur de solides fondations. Or, la notion d’estime de soi étant fondamentale dans tout processus thérapeutique d’accompagnement, connaître ses piliers afin de déterminer leur présence, leur prégnance, et leur solidité, est indispensable. 

L’estime de soi repose sur trois piliers : l’amour de soi, la vision de soi, et la confiance en soi. 

L’amour de soi en est la composante la plus importante. Elle revient à une acceptation inconditionnelle de soi, de ses qualités comme de ses défauts. Elle demande d’être lucide face à ses échecs. C’est un amour qui ne se fonde ni sur des performances, ni sur des résultats. Il évolue sans esprit de compétition. Il protège des déceptions, il permet de se reconstruire après un échec. 
La vision de soi est le regard que l’on porte sur soi, fondé ou pas. Parler de vision de soi revient à parler de ses convictions, de ses croyances, de la reconnaissance que l’on attribue à ses compétences et qualifications. 
La confiance en soi concerne les actes posés ; c’est la confiance que l’on a dans sa capacité à agir et à être efficace. Elle renforce le sentiment de pouvoir être qualifié(e) selon les situations posées. Elle permet de visualiser l’estime de soi : c’est sa part active et concrète. 

Une mauvaise estime de soi entraîne de nombreuses manifestations. 
On retiendra entre autres : 
– perception de soi négative (« je suis nul(le), je ne sers à rien, je n’y arriverai jamais…)
– découragement, manque de persistance, souvent perçu par le regard extérieur comme du dilettantisme ou de la peur à agir et à s’investir
– anxiété, défaut de concentration (blocage lors d’un examen, d’une épreuve orale, d’une présentation…)
– absence de projets (ce qui permet de ne pas se confronter à un éventuel échec), absence d’ambition
– procrastination : autant ne pas faire ce que je ne vais certainement pas arriver à faire correctement (sous-entendu : aux yeux des autres, soi-même devenant un autre, juge et critique)
– besoin en permanence de confirmation, d’assurance, d’avis extérieur
– la réussite est le fait d’une cause externe ; l’échec est celui de l’individu souffrant d’un manque d’estime de soi. Il ne peut en aucun cas être du à des évènements extérieurs
– résignation, pouvant aller jusqu’à la victimisation (c’est pas ma faute, de toute façon je n’arrive jamais à rien…)
– incapacité à demander de l’aide (celui/celle qui sait ne demande pas ; demander revient à montrer une faiblesse ou une lacune; C’est s’exposer aux yeux des autres… Mais sait-on réellement comment « l’autre » fonctionne ?)
– dépression et burn-out

Le niveau d’estime de soi permet de déterminer la perception et l’interprétation d’un évènement, d’une situation. Elle autorise à se positionner, puis à agir. Elle a des conséquences sur l’état et les capacités émotionnelles. 

LES 7 MÉCANISMES – CLÉS DE RÉUSSITE

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Entreprendre un accompagnement, suivre une thérapie, rechercher un changement pour un nouvel équilibre plus confortable et plus en accord avec nous-même, nécessite une alliance thérapeutique et une confiance complète entre le patient et le thérapeute.

Le thérapeute va mettre au service du patient ses compétences, ses connaissances et ses acquis afin de l’accompagner au mieux et lui permettre d’atteindre l’objectif préalablement déterminé. Le patient, quant à lui, ne s’en remet pas complètement aux mains de son thérapeute. Il va être actif dans cette démarche. Il peut être en désaccord avec ce qui lui est dit – ou proposé – et il a alors toute faculté pour exprimer ses opinions.
Le thérapeute fait preuve d’empathie et a la conscience de ses émotions. Il maîtrise tant le transfert, et le contre-transfert, que les mécanismes de projection (1).

Chez le patient, il est important de faire naître ou de développer 7 mécanismes permettant la réalisation de ce changement de manière épanouissante et durable :

1. La passion
La passion permet d’obtenir l’énergie nécessaire pour capter un vrai potentiel.

2. La conviction
Nos convictions déterminent précisément ce que nous sommes et ce que nous serons. Elles reposent sur des croyances, certaines étant dites « limitantes ». Ces limites, si elles ne sont pas abolies, empêchent l’expression de la passion, moteur de l’action.

3. La stratégie
En d’autres termes, la stratégie est la direction qui va devoir être suivie pour atteindre un objectif fixé. Il ne suffit pas d’être motivé(e), il faut aussi savoir où l’on va.

4. La clarté des valeurs
Comment définir ce terme : « valeur » ? Ce sont le jugements fondamentaux d’ordre éthique, moral ou pratique que nous portons sur ce qui compte vraiment. Il est important de noter que beaucoup sont ceux qui ne savent pas déterminer précisément ce qui est important, à leurs yeux, de ce qui ne l’est pas.
Ainsi de ce patient qui me répond : « Je ne sais pas. C’est une valeur familiale, ça doit donc être la mienne. »
Or, ce n’est pas parce que votre famille possède telle ou telle valeur que celle-ci vous correspond, et de ce fait vous permettra de vous orienter dans la conduite de vos objectifs. 

5. L’énergie
Il s’agit soit de savoir profiter d’une occasion, soit de savoir la susciter. L’énergie ne peut se contenter d’être physique. Elle doit aussi être intellectuelle, et spirituelle.

6. L’art de se lier
La capacité à se lier aux autres est également une clé d’un changement réussi.

7. La maitrise de la communication
Notre communication, avec notre entourage tout autant qu’avec nous-même, détermine la qualité de notre vie.

L’approche thérapeutique et l’accompagnement vont permettre de lever les blocages, les freins interagissant sur une ou plusieurs clés. Savoir déterminer ses valeurs, retrouver de l’énergie, se fixer un objectif, une orientation, déterminer un but réalisable et atteignable, être dans une approche « smart » tant pour le thérapeute que pour le patient, permet de garantir la réussite de cet accompagnement et la satisfaction de chacun.

(1)La projection, dans son sens psychanalytique, est l’opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des objets, qu’il méconnaît ou refuse en lui. Il s’agit-là d’une défense d’origine très archaïque et qu’on retrouve à l’oeuvre particulièrement dans la paranoia mais aussi dans des modes de pensée « normaux » comme la superstition (LAPLANCHE et PONTALIS).
Ainsi de ce patient très angoissé, incapable de s’attribue les causes qui lui sont propres à cette angoisse, et qui projette sur son entourage de l’agressivité ; il en conclue que c’est son entourage qui l’agresse et l’angoisse, et non que cette angoisse lui appartient.
À noter : dans certains cas la projection devient délirante : Forme de projection où le sujet abandonne, en fait, la mise à l’épreuve de la réalité. Dans la projection délirante, les conflits internes sont extériorisés et le sujet leur donne une réalité tangible.

DÉFINIR LE MANQUE DE CONFIANCE EN SOI

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La confiance en soi est le premier secret du succès.
Ralph Waldo Emerson

Le manque de confiance en soi s’apparente à la peur. Il est invasif, comme la peur, paralysant, handicapant. Il entraîne une mauvaise communication, des insatisfactions et des frustrations. Celles-ci vont se manifester petit à petit. Nous n’en sommes pas conscient de façon évidente ; en revanche nous ressentons un malaise, une gêne.

En thérapie, j’entends régulièrement : « Je ne sais pas pourquoi je ne dis pas, je ne fais pas… Mais je sais que je ne peux pas. » Ces réflexions sont le plus souvent liées au manque de confiance en soi.
Bien sûr, certaines paroles ou certaines actions nous sont interdites car elles entraînent une vraie mise en danger. Mais le fait de ne pas oser demander une augmentation, de ne pas oser proposer une sortie à un(e) amie, de ne pas oser faire ce qui nous tente est généralement déterminé par le manque de confiance en soi.

Les conséquences sont la gêne, le repli sur soi, des blocages, l’incapacité à agir.
À plus long terme, c’est l’épanouissement personnel, le plaisir, le bonheur, qui s’éloignent peu à peu…

Quelle(s) est(sont) la (les) cause(s) de ce manque de confiance ?

Le manque de confiance vient de l’enfance, d’un apprentissage ancré depuis longtemps en nous. Des parents autoritaires qui vous demandent de ne pas prendre la parole, corrigent vos propos et de fait vos pensées,  empêchant d’être autonome en fonctionnement et en raisonnement. L’absence de reconnaissance et de valorisation provoquent aussi ce manque de confiance.

Prenons en exemple cette histoire :
Un ours polaire se promène avec son ourson sur la banquise. Après quelques heures de marche, l’ourson prend la parole :
– Papa, tu es sûr que je suis un ours polaire ?
– Oui mon chéri. Je suis un ours polaire. Ta maman est une ourse polaire. Tu es donc un ourson polaire.
L’ourson reprend sa marche, laisse passer encore une heure ou deux, puis reprend :
– papa, tu es vraiment sûr que je suis un ours polaire ?
– Oui mon chéri. Je te l’ai dit. Tu es blanc, tu as des poils, tu vis sur la banquise, tes parents sont des ours polaires. Donc, tu es un ours polaire.
L’ourson se tait à nouveau. Une heure après, il essaie encore :
– Papa, tu es certain de ce que tu dis ? Que je suis un ours polaire ?
– Tu me casses les pieds maintenant. Je te dis que tu es un ours polaire, ça n’a pas besoin d’être discuté. Avance, il va faire nuit. Et pourquoi cette question ?
– Parce que j’ai froid…

Au-delà de cette histoire, que peut-il se passer dans la tête de cet ourson ? Est-il normal d’avoir froid alors qu’il est un ours polaire ? Est-il différent ? Peut-il le dire ? Les questions sont multiples. Ce qui est évident, c’est que l’ourson ne dira plus qu’il a froid, et gardera en lui cette frustration.

La confiance en soi peut aussi s’émousser ou disparaître avec les années. Une mauvaise expérience professionnelle, un échec amoureux… peut entamer la confiance en soi et faire basculer des repères pourtant ancrés, nécessitant alors un travail sur soi important afin de donner de nouvelles bases à cette confiance.

 

 

 

 

LA THÉORIE DU TRAUMATISME

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Le trauma est une  commotion  d’origine  externe, directe ou indirecte, qui modifie le Soi. Et la personne fonctionne avec une partie qui « inconsciemment sait et souffre, et une autre, toujours vivante, mais mécanique et insensible ». En thérapie, le clivage se retrouve : une partie peut raconter presque avec indifférence ce qui s’est passé, alors qu’une autre partie revit les événements dans un état de transe qui fait s’évanouir les revécus sans laisser un sentiment de conviction. Bien avant Arthur Janov et les débuts de la Thérapie Primale, Ferenczi a mis en place un protocole qui permet au patient de revivre ses traumatismes dans toute leur intensité et d’accéder au sentiment de conviction. Ferenczi pose la question des différents niveaux de conviction. Bien sûr, les événements du passé appartiennent au passé, mais le ressenti dans le présent des sentiments et des souffrances du passé, doit être traité comme faisant partie de la réalité présente du patient. Car, si l’analyste renvoie au patient que les événements qu’il mentionne ne sont que des images mnésiques, « il peut suivre notre pensée, mais reste coincé dans la sphère intellectuelle et n’atteint pas le sentiment de conviction ».

École ferenczienne

SAVOIR ESTIMER LES RISQUES

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Il serait totalement inconscient ou naïf de dire que le risque zéro existe. Toute prise de position, toute entreprise, toute action est une prise de risque.
La simple question « Comment ça va ?  » posée à un roche est déjà un risque en soi ; et le risque n’est pas de poser la question, mais de connaître la réponse.

Aussi, en se fixant des objectifs, il faut mesurer les risques encourus. Il faut dès lors savoir se montrer pragmatique et établir la balance entre les risques posés par l’objectif à atteindre et les gains supposés. Si les avantages se montrent moins nombreux ou peu conséquents face aux risques encourus, est-il nécessaire de se lancer dans une action somme toute peu profitable ?

Anticiper les risques, y avoir réfléchi, les avoir prévis avant toute action permet de les gérer et de les assumer avec lucidité.

Par exemple : vous projetez de remporter une compétition sportive qui implique un entraînement sérieux et éventuellement un régime adapté. Vous allez mettre en place ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif. Les risques (fatigue, interaction sur la santé…) sont prévus. Vous saurez vous entourer de l’accompagnement médical et du suivi nécessaire pour ne pas vous mettre en danger.
Autre exemple : vous décidez de prêter votre appartement le temps d’un séjour à l’étranger. Votre objectif est de vous enrichir en effectuant ce séjour, sur le plan humain, culturel, intellectuel. Cependant, à qui allez-vous prêter votre appartement ? Comment réagir si vous le retrouvez ans dessus-dessous, si la note d’électricité est exorbitante ?
Encore un exemple qui peut toucher beaucoup de parents : votre enfant grandit, se déplace seul, vous souhaitez lui donner plus d’autonomie. Votre objectif : l’accompagnement dans l’acquisition de cette autonomie. Vous vous placez en parent bienveillant qui apprend à l’enfant à se gérer et à grandir.
Vous lui offrez un portable… attention aux forfaits, et aux mauvaises surprises…

Évaluer les risques ne veut pas dire se concentrer sur un possible échec. Cela justifierait l’inaction et développerait la frustration. Évaluer les risques, c’est pouvoir comme dit ci-dessus les anticiper. C’est aussi pouvoir s’adapter à une situation donnée et déterminer si l’objectif fixé est bien SMART, ou si au contraire il représente une mise en danger et doit de ce fait être corrigé.