LA THÉRAPIE HUMANISTE

L’élément essentiel de toute forme de psychothérapie réside dans l’alliance thérapeutique entre le client et le thérapeute. Les thérapies sont centrées soit sur le client, soit sur la technique utilisée par le thérapeute.

En tant que thérapeute, j’axe mon travail dans un processus relationnel, centré autour du client, en m’appuyant sur des thérapies humanistes, dont les objectifs sont centrés autour du patient et sa capacité à développer des facultés à faire des choix personnels. La non directivité utilisée vise à libérer les tendances positives de l’individu chez qui existent des forces de changement. C’est l’introduction du postulat de l’autodétermination.
C’une conception de l’être humain qui s’exprime par les notions de respect de la personne, de responsabilité, de liberté, d’authenticité, d’expérience, de rencontre ou relationexistentielle ou alliance thérapeutique (c’est-à-dire, une relation de personne à personne et non de thérapeute à patient).

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Carl Rogers

Carl Rogers est un des thérapeutes les plus représentatifs de ce courant. Il affirme que six conditions sont suffisantes et nécessaires pour de telles thérapies :

– la spontanéité du thérapeute
– l’attention positive du thérapeute
– l’attitude empathique
– la perception par le client de la spontanéité, de l’attention positive et de l’empathie du thérapeute
– le contact entre le patient et le thérapeute
– l’état de dysharmonie du patient au début de la thérapie (situation de souffrance)

Le thérapeute ne doit pas user du discours paradoxal. L’empathie se manifeste par des messages verbaux et non verbaux. La reformulation va accompagner la compréhension des problèmatiques du patient par le thérapeute. La personne (patient) est accueillie telle qu’elle est, sans jugement. Le patient est ici et maintenant, c’est à dire ancré dans une réalité présente qu’il faut accepter.

En 1975, Sloane établit suite à des études les facteurs selon lui le plus important chez le thérapeute :
– sa personnalité
– l’aide apportée à la compréhension du problème
– l’encouragement face à des problèmes évités
– la capacité d’écoute
– la compréhension du thérapeute ressentie par le patient
– la responsabilisation du patient
– la compétence du thérapeute
– la confiance du thérapeute en une possible amélioration

Anne-Laure Buffet

DÉFINIR LE MANQUE DE CONFIANCE EN SOI

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La confiance en soi est le premier secret du succès.
Ralph Waldo Emerson

Le manque de confiance en soi s’apparente à la peur. Il est invasif, comme la peur, paralysant, handicapant. Il entraîne une mauvaise communication, des insatisfactions et des frustrations. Celles-ci vont se manifester petit à petit. Nous n’en sommes pas conscient de façon évidente ; en revanche nous ressentons un malaise, une gêne.

En thérapie, j’entends régulièrement : « Je ne sais pas pourquoi je ne dis pas, je ne fais pas… Mais je sais que je ne peux pas. » Ces réflexions sont le plus souvent liées au manque de confiance en soi.
Bien sûr, certaines paroles ou certaines actions nous sont interdites car elles entraînent une vraie mise en danger. Mais le fait de ne pas oser demander une augmentation, de ne pas oser proposer une sortie à un(e) amie, de ne pas oser faire ce qui nous tente est généralement déterminé par le manque de confiance en soi.

Les conséquences sont la gêne, le repli sur soi, des blocages, l’incapacité à agir.
À plus long terme, c’est l’épanouissement personnel, le plaisir, le bonheur, qui s’éloignent peu à peu…

Quelle(s) est(sont) la (les) cause(s) de ce manque de confiance ?

Le manque de confiance vient de l’enfance, d’un apprentissage ancré depuis longtemps en nous. Des parents autoritaires qui vous demandent de ne pas prendre la parole, corrigent vos propos et de fait vos pensées,  empêchant d’être autonome en fonctionnement et en raisonnement. L’absence de reconnaissance et de valorisation provoquent aussi ce manque de confiance.

Prenons en exemple cette histoire :
Un ours polaire se promène avec son ourson sur la banquise. Après quelques heures de marche, l’ourson prend la parole :
– Papa, tu es sûr que je suis un ours polaire ?
– Oui mon chéri. Je suis un ours polaire. Ta maman est une ourse polaire. Tu es donc un ourson polaire.
L’ourson reprend sa marche, laisse passer encore une heure ou deux, puis reprend :
– papa, tu es vraiment sûr que je suis un ours polaire ?
– Oui mon chéri. Je te l’ai dit. Tu es blanc, tu as des poils, tu vis sur la banquise, tes parents sont des ours polaires. Donc, tu es un ours polaire.
L’ourson se tait à nouveau. Une heure après, il essaie encore :
– Papa, tu es certain de ce que tu dis ? Que je suis un ours polaire ?
– Tu me casses les pieds maintenant. Je te dis que tu es un ours polaire, ça n’a pas besoin d’être discuté. Avance, il va faire nuit. Et pourquoi cette question ?
– Parce que j’ai froid…

Au-delà de cette histoire, que peut-il se passer dans la tête de cet ourson ? Est-il normal d’avoir froid alors qu’il est un ours polaire ? Est-il différent ? Peut-il le dire ? Les questions sont multiples. Ce qui est évident, c’est que l’ourson ne dira plus qu’il a froid, et gardera en lui cette frustration.

La confiance en soi peut aussi s’émousser ou disparaître avec les années. Une mauvaise expérience professionnelle, un échec amoureux… peut entamer la confiance en soi et faire basculer des repères pourtant ancrés, nécessitant alors un travail sur soi important afin de donner de nouvelles bases à cette confiance.

 

 

 

 

L’UTILITÉ DE L’ASSERTIVITÉ

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« Mais si je manifeste ce que je pense, si je le dis, on va me dire que je suis agressif(ve)… »

Voilà une des très nombreuses questions soulevées en coaching : comment reprendre le « juste » usage de la parole, comment retrouver sa faculté et sa liberté d’expression, sans être jugé comme étant agressif(ve) ?

Le premier point à ne pas perdre de vue est que ce jugement est extérieur à vous. Il appartient à votre interlocuteur. Ce qui compte est comment vous vous sentez lorsque vous vous exprimez. Si vous êtes en accord avec vous-même, si vous maintenez ou retrouvez un équilibre entre la pensée et la parole, celui ou celle qui reçoit votre parole va le faire avec son propre caractère. Il ne s’agit pas de chercher à s’adapter en permanence, il s’agit en premier lieu de ne pas se faire du tort à soi, avant d’évaluer les avantages ou les inconvénients pour celui ou celle qui vous entend.

Vous êtes le coeur de votre sujet et vous devez vous placer de telle manière que ce soit votre parole, et votre pensées, qui soient entendues.

De façon plus pragmatique, on parlera alors dans le discours d’assertivité. Un mot un peu barbare, qui s’inscrit dans l’affirmation de soi, permet d’exprimer ce qu’une personne souhaite dire en étant en accord avec ses idées. Cette technique permet de prendre sa juste place dans une relation et un échange, quel qu’en soit le cadre. L’assertivité donne de l’aisance, permet de manifester de façon claire une acceptation ou un refus, permet un réel positionnement en accord avec soi.

Elle est de ce fait à distinguer de l’agressivité, de la manipulation, ou d’un autre élément bien plus dangereux pour son propre équilibre : la passivité.

Un comportement agressif se manifeste par une tension permanente. Les échanges avec les autres sont vécus en rapport de force. Les formulations sont faites à l’impératif. Le comportement manipulateur est agressif et contraint l’interlocuteur : celui-ci (ou celle-ci) doit obéir aux injonctions qui lui sont posées sans jamais s’y opposer. Cela dit, le manipulateur saura garder une certaine courtoisie apparente, ce que l’agressif ne peut pas faire; Le manipulateur reste dans le flou, brouille les cartes et les pistes. Son interlocuteur (interlocutrice) aura tendance à dire : « Je ne me sens pas bien ; je ne comprends pas ce qui m’est demandé ; j’ai peur de mal faire ». Le manipulateur est dans le jeu de dupes ; l’agressif est dans la violence verbale.

Un comportement passif maintient dans le silence. Le passif n’extériorise ni sentiments ni émotions. Il ne dit rien, il ne s’exprime pas, par peur ou volonté d’éviter les conflits qui le déstabilisent. Il se met en position de retrait, comme s’il n’avait le droit ni de penser ni d’agir. Extérieurement on dira facilement de telle personne : « Il/elle est timide ; il/elle ne dit jamais rien ; c’est impossible de discuter avec lui/elle ». Le risque est de pousser l’autre à l’exaspération donc à la colère, à l’amener à reprocher ce comportement mutique, sans qu’il soit capable de comprendre que le passif n’agit pas contre son interlocuteur, mais par incapacité à agir autrement.

Le comportement assertif permet d’être bien dans sa peau. Il donne un sentiment de calme. Il permet à l’assertif d’être à l’écoute de lui-même tout autant que de son entourage. Il est dans le respect de lui-même et des autres. Il est conscient de ses compétences, et de ses limites. Il va agir et répondre en fonction de ses valeurs.

L’assertivité permet d’affronter des situations inhabituelles. Même si le résultat n’est pas celui escompté, l’assertivité permet d’agir et de prendre position, sans se retrouver confronté au regret de n’avoir rien fait ou à l’inverse au remord d’avoir été agressif, et donc non entendu.

LA THÉORIE DU TRAUMATISME

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Le trauma est une  commotion  d’origine  externe, directe ou indirecte, qui modifie le Soi. Et la personne fonctionne avec une partie qui « inconsciemment sait et souffre, et une autre, toujours vivante, mais mécanique et insensible ». En thérapie, le clivage se retrouve : une partie peut raconter presque avec indifférence ce qui s’est passé, alors qu’une autre partie revit les événements dans un état de transe qui fait s’évanouir les revécus sans laisser un sentiment de conviction. Bien avant Arthur Janov et les débuts de la Thérapie Primale, Ferenczi a mis en place un protocole qui permet au patient de revivre ses traumatismes dans toute leur intensité et d’accéder au sentiment de conviction. Ferenczi pose la question des différents niveaux de conviction. Bien sûr, les événements du passé appartiennent au passé, mais le ressenti dans le présent des sentiments et des souffrances du passé, doit être traité comme faisant partie de la réalité présente du patient. Car, si l’analyste renvoie au patient que les événements qu’il mentionne ne sont que des images mnésiques, « il peut suivre notre pensée, mais reste coincé dans la sphère intellectuelle et n’atteint pas le sentiment de conviction ».

École ferenczienne

SAVOIR ESTIMER LES RISQUES

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Il serait totalement inconscient ou naïf de dire que le risque zéro existe. Toute prise de position, toute entreprise, toute action est une prise de risque.
La simple question « Comment ça va ?  » posée à un roche est déjà un risque en soi ; et le risque n’est pas de poser la question, mais de connaître la réponse.

Aussi, en se fixant des objectifs, il faut mesurer les risques encourus. Il faut dès lors savoir se montrer pragmatique et établir la balance entre les risques posés par l’objectif à atteindre et les gains supposés. Si les avantages se montrent moins nombreux ou peu conséquents face aux risques encourus, est-il nécessaire de se lancer dans une action somme toute peu profitable ?

Anticiper les risques, y avoir réfléchi, les avoir prévis avant toute action permet de les gérer et de les assumer avec lucidité.

Par exemple : vous projetez de remporter une compétition sportive qui implique un entraînement sérieux et éventuellement un régime adapté. Vous allez mettre en place ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif. Les risques (fatigue, interaction sur la santé…) sont prévus. Vous saurez vous entourer de l’accompagnement médical et du suivi nécessaire pour ne pas vous mettre en danger.
Autre exemple : vous décidez de prêter votre appartement le temps d’un séjour à l’étranger. Votre objectif est de vous enrichir en effectuant ce séjour, sur le plan humain, culturel, intellectuel. Cependant, à qui allez-vous prêter votre appartement ? Comment réagir si vous le retrouvez ans dessus-dessous, si la note d’électricité est exorbitante ?
Encore un exemple qui peut toucher beaucoup de parents : votre enfant grandit, se déplace seul, vous souhaitez lui donner plus d’autonomie. Votre objectif : l’accompagnement dans l’acquisition de cette autonomie. Vous vous placez en parent bienveillant qui apprend à l’enfant à se gérer et à grandir.
Vous lui offrez un portable… attention aux forfaits, et aux mauvaises surprises…

Évaluer les risques ne veut pas dire se concentrer sur un possible échec. Cela justifierait l’inaction et développerait la frustration. Évaluer les risques, c’est pouvoir comme dit ci-dessus les anticiper. C’est aussi pouvoir s’adapter à une situation donnée et déterminer si l’objectif fixé est bien SMART, ou si au contraire il représente une mise en danger et doit de ce fait être corrigé.